Ce qui me passionne est clair pour moi depuis que je suis enfant et pourtant, il m’aura fallu près de 25 ans pour y accéder. Mes passions sont en deux volets distincts et pourtant indissociables : ma famille et la déco. Ces deux passions m’habitent et me consument, font de moi la femme que je suis, et me donnent le courage de persévérer contre vents et marées. C’est que dans les deux cas, mes passions ne sont clairement pas des occupations faciles. 
 Être parent est un cadeau exceptionnel que je chéris au quotidien et pourtant c’est aussi le métier le plus difficile du monde. Vous ne trouvez pas ? Donner à un enfant tout ce dont il a besoin pour s’épanouir et devenir la meilleure version d’un adulte qu’il puisse être, c’est aussi ne pas tout lui donner. C’est de mettre des règles en place et d’y tenir, même devant les petits yeux doux et les larmes de crocodile. C’est de devoir panser des petits genoux écorchés et des cœurs brisés. C’est parfois de les voir échouer et de se sentir impuissant, comme parent, devant la peine qui s’ensuivra. Mais être parent c’est pour moi, de loin, ma plus grande fierté et ce qui me définit au plus profond de mon âme.
 
Mais cette passion pour ma petite tribu demeure incomplète sans l’aspect de ma passion professionnelle. Je pourrais utiliser ici les mêmes adjectifs pour décrire à quel point je suis attachée à la compagnie que j’ai créée en 2009. Oui ça va faire 10 ans que Damask & Dentelle existe en octobre prochain et je n’en reviens simplement pas ! Quand j’ai pensé à ce projet, autour d’un bon souper avec un groupe d’amis, je voyais là un rêve qui pourrait éventuellement devenir réalité. Mais je ne pense pas que je réalisais vraiment que ces quelques idées, griffonnées hâtivement sur un coin de table, se matérialiseraient comme elles l’ont fait. 
La déco a toujours été une passion. Je me rappelle quand j’étais enfant avoir découpé tous les catalogues et magazines de ma mère pour me créer des scrapbooks complets d’inspirations déco et de “chambres de rêve”. J’agençais des motifs et des textiles, je choisissais des couleurs et des matières, la déco était un jeu d’enfant. Ensuite, j’ai grandi et étudié en autre chose complètement. J’ai laissé de côté, pour un temps, ma passion première. Je pense qu’à l’époque je n’imaginais pas pouvoir en faire un métier.
 
Ce n’est qu’enceinte de ma seconde fille que j’ai décidé de revenir à mes anciens amours et de faire le nécessaire pour pouvoir vivre de la déco. Quelques mois plus tard ma fille de 4 ans a accueilli sa petite soeur Madison et, le jour de ses un an, j’ai lancé Damask & Dentelle alors que j’étais de nouveau enceinte… de leur petit frère cette fois. Vous comprenez mieux pourquoi je dis que mes deux passions sont si intimement entrelacées.  
La morale de cette histoire est claire : nos vies sont la somme de nos passions, quelles qu’elles soient, et loin d’être faciles, nos passions nous animent, nous poussent à nous dépasser et nous encouragent à demeurer la meilleure version de nous même afin d’inspirer ceux qui nous suivent ou ceux qui grandissent à nos côtés.